Narratrice : Bonjour !
On sait tous que l’activité physique et l’exercice sont vraiment essentiels pour une bonne hygiène de vie. Faire du sport, c’est un excellent moyen de se dépenser. Mais il faut aussi être sensibilisé aux questions de sécurité pour savoir comment réagir face aux blessures. On connaît en général l’origine et les mesures à prendre avec les égratignures, les foulures et les cassures. Mais c’est différent avec les blessures au cerveau, comme les commotions cérébrales, parce que la blessure est à l’intérieur du cerveau, et donc invisible sur les radiographies, les scanners et les IRM. Et pourtant, une personne qui souffre d’une commotion cérébrale ressent ses effets et a besoin de soins appropriés pour s’en remettre.
Une commotion cérébrale est provoquée par un choc à la tête, au visage, au cou ou au corps, à la suite d’une chute ou d’un coup suffisamment fort pour déplacer le cerveau dans le crâne. Elle peut avoir un impact sur la façon de penser, de ressentir et d’agir d’une personne. Il faut généralement compter entre 1 et 4 semaines pour guérir, mais parfois, les symptômes sont durables et ils peuvent entraîner des troubles à long terme comme des problèmes de mémoire ou une dépression.
Les commotions cérébrales sont des blessures graves et qui nécessitent des soins adaptés pour s’en remettre. C’est donc important que les athlètes, les élèves, les entraîneurs, les soigneurs de l’équipe, les représentants officiels, les éducateurs et les proches sachent tous les reconnaître, les gérer et même les prévenir.
Alors qu’est-ce qu’il faut savoir ?
On va commencer par la prévention — le meilleur remède !
Informez-vous tout d’abord sur le sujet, comme vous le faites maintenant.
Assurez-vous que vous (et toutes les personnes sous votre surveillance) portiez un équipement de protection adapté au sport, en bon état et bien ajusté.
Assurer la sécurité de tous, ça signifie aussi que tout le monde doit comprendre et respecter les règles du sport. C’est primordial que tout le monde accepte le Code de conduite en cas de commotion cérébrale établi par l’école ou l’organisme sportif.
Vous devez favoriser un environnement qui incite tout le monde à signaler les blessures avec le soutien nécessaire pour le faire. Le fait d’ignorer une commotion cérébrale peut générer des blessures plus graves et des troubles durables. Il faut bien comprendre les dangers de cette mentalité répandue qui pousse à s’endurcir.
Maintenant... Comment reconnaître une commotion cérébrale ? Eh bien, tout le monde peut être utile, à condition de savoir quels symptômes il faut surveiller.
Il faut d’abord déterminer la gravité de la blessure. Certains « signaux d’alarme » indiquent que c’est une urgence. Dans ce cas là, contactez les services de secours et ne laissez pas la personne seule.
Quant à ces signaux d’alarme, il peut s’agir de : douleur ou sensibilité au niveau du cou, de vision double, de faiblesse ou picotements dans les bras ou les jambes, de mal de tête intense ou croissant, de convulsions ou crise d’épilepsie, de perte de connaissance, de vomissements. La personne peut aussi être de plus en plus agitée, désorientée, agressive ou en colère.
Une commotion cérébrale est une blessure au cerveau. Or, n’oubliez pas que le cerveau contrôle beaucoup de choses comme les mouvements, la vision, l’apprentissage et la gestion des émotions. Autrement dit, une blessure au cerveau, ça peut se manifester à travers une multitude de signes/symptômes, immédiatement ou au bout de quelques heures – voire même plusieurs jours après. Un seul signe ou symptôme est suffisant pour soupçonner une commotion cérébrale.
Souvent les signes et symptômes d’une commotion cérébrale concernent quatre domaines : physique, cognitif (ou pensée), émotionnel et le sommeil.
En ce qui concerne les symptômes physiques, le plus fréquent c’est le mal de tête. Les personnes décrivent souvent une sensation de pression dans la tête, comme si elle était traversée par une scie mécanique. Elles peuvent avoir des vertiges, des nausées et même des vomissements. Elles peuvent trébucher ou perdre l’équilibre. D’autres symptômes incluent la vision trouble, une sensibilité à la lumière ou aux bruits, et un bourdonnement dans les oreilles. La personne peut aussi être fatiguée, somnolente ou manquer d’énergie. Certaines personnes, surtout les jeunes enfants, ne peuvent pas exprimer leur ressenti et disent simplement ne pas se sentir bien.
Contrairement aux idées reçues, la plupart des victimes de commotion cérébrale NE perdent PAS connaissance.
La 2e catégorie de symptômes concerne la pensée — le fait de se sentir désorienté ou de ne pas réfléchir aussi clairement ou rapidement que d’habitude. Des troubles de la concentration et de la mémoire, comme oublier ce qui s’est passé juste avant et après la blessure.
La 3e porte sur les symptômes émotionnels comme le fait d’être facilement contrarié ou en colère, de se sentir triste, nerveux ou anxieux. Certaines personnes souffrent même de dépression.
La 4e catégorie concerne cette fois les troubles du sommeil. Une personne peut avoir du mal à s’endormir et souffrir d’insomnie, ou le contraire : elle peut avoir envie de beaucoup dormir.
Maintenant que vous connaissez les signes à surveiller, voici la marche à suivre si vous soupçonnez l’existence d’une commotion cérébrale.
D’abord, il est indispensable pour vous (ou l’athlète) d’arrêter immédiatement l’activité. Pour la victime d’une commotion cérébrale, le fait de poursuivre son activité peut entrainer le risque de développer des symptômes plus graves et plus durables.
Si vous supervisez l’activité, vous devez appeler le parent/tuteur légal (pour les athlètes de moins de 18 ans) ou la personne indiquée comme contact d’urgence (pour les majeurs).
Il ne faut jamais laisser seule une personne susceptible de souffrir d’une commotion cérébrale.
Et enfin, toute personne écartée d’un exercice sportif à cause d’une éventuelle commotion cérébrale doit consulter un médecin ou un infirmier praticien le plus rapidement possible. Cette personne ne doit pas reprendre totalement les exercices, l’entraînement ou la compétition sans avoir obtenu une autorisation médicale.
Une culture de la sécurité, c’est favoriser un environnement où tout le monde peut parler librement des commotions cérébrales et comprendre à quel point c’est important de signaler que quelque chose ne va pas. La communication est donc cruciale, d’autant que beaucoup de symptômes sont ressentis par la victime et parfois difficiles à observer par les autres.
Une personne qui est victime de commotion cérébrale doit en informer son entourage, y compris son équipe, son club, son école, ses entraîneurs, les soigneurs de l’équipe et ses éducateurs. Et comme ça l’équipe, le club et l’école peuvent accompagner l’athlète dans le processus de retour à l’école et à l’activité physique et sportive.
Si on récapitule : En cas de choc, arrêtez et abstenez-vous jusqu’à nouvel ordre. Consultez un médecin ou un infirmier praticien et concentrez-vous sur votre guérison.
La plupart des personnes souffrant d’une commotion cérébrale s’en remettent au bout d’une à quatre semaines. Pour d’autres, ça peut prendre plus de temps.
Certaines personnes peuvent ressentir des symptômes divers (comme des maux de tête, douleurs au niveau du cou, troubles de la vision) et ce pendant plusieurs mois, voire des années. Chez d’autres personnes, le cerveau peut subir des changements durables qui se traduisent entre autres par des pertes de la mémoire, des problèmes de concentration ou une dépression. Dans certains cas rares, une personne qui a subi des lésions cérébrales sans temps de guérison entre chaque blessure, peut développer un œdème dangereux dans le cerveau — une maladie connue sous le nom de « syndrome de second impact » et qui peut provoquer de graves handicaps, voire entraîner la mort.
Il faut bien comprendre que chaque commotion cérébrale est unique — donc ne comparez pas la guérison d’une personne à celle d’une autre.
Beaucoup de personnes, et surtout les athlètes, ont subi des blessures qui ont nécessité du repos pour guérir. Par exemple quand vous souffrez d’une entorse à la cheville, impossible de courir avant la guérison pour éviter une nouvelle blessure ou l’aggravation de votre état. Eh bien, c’est la même chose avec les commotions cérébrales. Mais alors comment faire pour que le cerveau se repose et guérisse ?
Comme le cerveau est à l’origine d’à peu près tout ce que l’on fait, le mettre au repos veut dire prendre différentes pauses. Une personne qui souffre d’une commotion cérébrale ne doit pas faire d’activités pouvant aggraver ses symptômes. En fonction de la personne et de ses symptômes, ça peut signifier
limiter les activités comme l’exercice, le temps devant les écrans ou même les devoirs — en général, il faut y aller doucement, mentalement et physiquement.
Plus facile à dire qu’à faire ! Mais il faut faire preuve de patience. N’oubliez pas que la reprise trop rapide des activités peut empirer la situation.
Le retour à l’école et au sport se fait progressivement.
Les élèves de l’enseignement élémentaire ou secondaire, à qui un médecin ou un infirmier praticien a diagnostiqué une commotion cérébrale, doivent suivre le plan de retour à l’école établi par leur conseil scolaire qui vise une reprise progressive de l’apprentissage et de l’activité physique. Si vous souhaitez en savoir plus, contactez votre établissement scolaire.
Les autres athlètes, notamment ceux issus d’universités, doivent suivre le protocole de retour au sport établi par leur organisation sportive.
Tous les athlètes et les élèves doivent préparer avec leur professionnel de la santé, leur école et leur organisation sportive un plan personnalisé pour le retour à l’école et au sport.
La plupart des protocoles indiquent que les athlètes doivent se reposer pendant 24 à 48 heures avant de rependre progressivement le sport. Un athlète ne doit pas reprendre totalement ses exercices, son entraînement ou la compétition tant qu’il n’a pas obtenu l’autorisation médicale.
La plupart des protocoles de retour au sport comportent six étapes dont chacune se déroule sur 24 heures minimum et peut durer plusieurs jours. Généralement, un athlète est prêt à passer à l’étape suivante quand il arrive à réaliser les activités en une seule étape, sans aggraver ses symptômes ni en développer de nouveaux. Si à un moment donné les symptômes empirent, l’athlète doit s’arrêter et revenir à l’étape précédente. Et si les symptômes ne s’améliorent pas ou continuent d’empirer, l’athlète doit revoir son médecin ou l’infirmier praticien.
Il est important de comprendre qu’une récupération plus lente n’est pas synonyme d’échec. Elle n’est pas forcément « pire » que les autres. C’est juste ce dont avait besoin cette personne pour guérir.
Passons aux étapes...
Étape 1 : Des activités légères du quotidien qui n’aggravent pas les symptômes.
Étape 2 : Des exercices d’aérobie légers pour augmenter très légèrement le rythme cardiaque, comme de petites promenades.
Étape 3 : Une activité physique individuelle qui peut inclure des exercices spécifiques à un sport, par exemple : des gestes simples comme tirer des paniers. Mais aucun exercice de résistance et aucun risque de contact ou d’impact avec la tête.
Il faut attendre la 4e étape pour pouvoir reprendre l’entraînement en équipe et participer à des activités plus intenses comme les exercices de résistance. Il ne doit toujours pas y avoir de contact physique avec le joueur blessé — c’est l’une des raisons pour lesquelles c’est si important que toute l’équipe comprenne et soutienne le processus de guérison.
L’étape 5 consiste à reprendre l’entraînement sans restriction, avec contact.
Et enfin, l’étape 6 permet à la personne de reprendre les matchs ou la compétition.
Il faut savoir qu’une autorisation médicale est toujours exigée avant que l’athlète ne reprenne totalement son entraînement, ses exercices ou la compétition. Contactez votre organisation sportive et/ou votre établissement scolaire pour connaître le protocole et les étapes spécifiques à suivre.
C’est important de rappeler que le retour à l’école se fait avant la reprise totale de la pratique sportive.
Travailler ensemble est vraiment primordial pour prévenir, reconnaître et gérer les commotions cérébrales. Tout le monde a un rôle à jouer : les athlètes, les élèves, les parents, les professionnels de la santé, les entraîneurs, les soigneurs de l’équipe, les représentants officiels et les éducateurs. C’est aussi important d’inclure les amis et les camarades qui apportent souvent le meilleur soutien et les meilleurs encouragements à la victime d’une commotion cérébrale.
Le sport, l’activité physique et l’exercice sont importants dans notre quotidien, mais rien ne doit primer sur notre santé à long terme. Si une commotion cérébrale est décelée à un stade précoce et traitée convenablement, le cerveau peut alors guérir comme n’importe quelle autre partie du corps.
En résumé les points à retenir sont :
1 - Apprenez à identifier les signes et symptômes d’une commotion cérébrale et arrêtez-vous (ou l’athlète) de pratiquer l’activité physique/sportive, même si vous vous sentez bien (ou que l’athlète déclare se sentir bien).
2 - Vous devez faire un bilan (ou l’athlète) auprès d’un médecin ou d’un infirmier praticien.
3 - Favorisez un retour progressif à l’école et au sport.
[Titre : Cette vidéo fait partie d'un ensemble de ressources de sensibilisation aux commotions cérébales dans le cadre de la Loi Rowan.]
[Titre : La Loi Rowan a été nommée ainsi en l'honneur de Rowan Stringer, une lyéenne joueuse de rugby originaire d'Ottawa décédee au printemps 2013 des suites du syndrome de second impact (un oedème du cerveau provoqué par une nouvelle lésion survenue avant la guérison de la précédente blessure.) On pense que Rowan a subi trois commotions cérébales en l'espace de six jours tandis qu'elle jouait au rugby. Elle a été victime d'une commotion cérébale, mais ignorait que son cerveau avait besoin de temps pour guérir, tout comme ses parents, ses enseignants et ses entraîneurs.]
[Titre : Ces ressources ne constituent pas un avis médical en matière de soins de santé. Pour obtenir des conseils de santé concernant les symptômes de la commotion cérébale, veuillez consulter un médecin ou un infirmier practicien.]